Vie et mort du P.A.C | la maison du cancer

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Dit « port-à cath »
2003-2010

Cher Ami, Cher Paquito,

C’est avec regret que je dois t’apprendre que c’est la fin. Non pas la fin des haricots, mais la fin pour toi de ta présence dans mon corps. Et crois-moi, personne n’est resté aussi longtemps ! Presque 7 ans avec un P.A.C, beaucoup moins avec mon mari, Cher P.A.C, quel courage ! Quelle présence ! Et quel ennui aussi pour moi de voir cette cicatrice, cette boursouflure tous les jours. Encore une piqure de rappel. Mais voila, le temps a passé et ton inutilité grandissait, pourquoi te garder depuis toutes ces années ? Comme un Parachute disait mon hémato. Au cas où. Tu comprendras que cela fait deux ans que j’insiste en demandant ton départ, ton licenciement pour place inutile, je veux retrouver l’intégrité de mon corps, tu dois partir c’est un fait. Non je ne regrette rien. Alors je te prépare en douceur. J’ai vu le chirurgien. Il s’appelle Vaillant, j’espère qu’il va l’être, surtout après l’intervention si j’ai eu mal comme à la pose dont je me souviens encore. Parce que Paquito, ma crainte est que tu ne sois un peu collant (c’est normal, tu es masculin). A ce chirurgien qui m’a demandé si je supportais la xylocaine, j’ai failli répondre : « si tu savais tout ce que j’ai supporté mon gars…» mais bon, je me suis ravisée. Je vais lui faire confiance. Je n’ai pas tellement le choix. Même pas peur (ok, j’ai fait de la sophrologie). Encore quelques jours ensemble, profites-en, tu ne vas pas en retrouver une comme moi aussi patiente. Merci quand même, j’ai pu aller à la piscine. Je me rappellerais des nombreuses transfusions que tu as facilitées et grace auxquelles je suis là aussi.

Alors tu ne m’en voudras pas de me sentir plus légère après, un P.A.C en moins, c’est un pas de plus…