Les progrès en matière de traitement du cancer ont un coût. D’un côté, les thérapies ciblées permettent de soigner des patients de plus en plus nombreux. De l’autre, les hôpitaux sont entrés dans une logique de rationalisation économique. Comment concilier les deux bouts de cetté équation? Dominique Maraninchi, président de l’Institut du cancer, nous répond.
La crainte que les patients atteints de cancer soient “trop chers” pour le système n’est pas nouvelle. Dès 2004, avec la tarification à l’activité, certaines associations dénonçaient le risque de voir s’effectuer une distinction entre patients “rentables” et patients “non rentables”… les plus désavantagés dans ce nouveau système étant les malades chroniques, nécessitant un suivi médical prolongé. Act up a par exemple estimé que la fermeture de certains services VIH étaient en partie due à cette mesure.
Un petit rappel s’impose peut-être: la tarification à l’activité entend mettre fin à la dualité entre établissements publics régis par une dotation globale et établissements privés fonctionnant au forfait et au paiement à l’acte. Le but est de ne plus avoir de budgets déconnectés de l’activité de l’hôpital; d’après le ministère de la Santé, il s’agit donc de “responsabiliser les acteurs”. Une logique de gestion renforcée par la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires votée en juin 2009.
Mais selon la mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la Sécurité Sociale, qui vient de rendre un rapport sur la gestion de l’hôpital, l’objectif de rationalisation économique est loin d’être atteint. “La tarification à l’activité ne garantit pas l’efficience”, peut-on lire dans les conclusions de la mission.
Pas ou peu (encore?) efficace, la tarification à l’activité peut-elle en plus être injuste pour les malades chroniques, et notamment les patients atteints de cancer? Nous avons posé la question à Dominique Maraninchi, patron de l’INCa.
(Durée vidéo: 2’04”)
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Ce système de “verrou” a été garanti par les plans cancer 1 et 2. Reste à savoir s’il tiendra, alors qu’il y a de plus en plus de malades, et que les thérapies ciblées sont de plus en plus onéreuses.
Claire Aubé
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