Un mal de chien à quitter ma perruque! | la maison du cancer

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Qui l’eût cru? J’ai du mal à me passer de cette « boule de poils »! Difficile de l’abandonner dans une vulgaire boite à chaussure, après tous ces mois –neuf au total – passés ensemble. Dès le début, je l’ai aimée. Parce qu’elle était là, prête à  me redonner confiance en moi, à m’aider à renouer avec ma féminité. Toujours impeccable, elle m’a fait passer pour ce que je n’étais pas : une bien portante. jeune-fille-de-11-ans-habillee-en-pink-girl-a-la-mode-japonaise-2

« Franchement, ça ne se voit pas du tout », disaient mes amis. Une « chevelure » impossible à détecter, et du coup, une maladie qui se fait plus discrète. Ajouter à cela un trait de crayon sur les sourcils et des paupières bien maquillées, et le tour était joué.

Au départ pourtant, ca n’était pas gagné : elle m’enserrait la tête, et j’avais l’impression de vivre avec un bonnet sur la tête toute la journée. Un peu pénible. Alors je me suis donnée une période d’acclimatation, en ne la portant que quelques heures par jour. Puis, je me suis habituée et ne l’ai plus quittée, sauf pour dormir. Avec elle, je me suis sentie bien, et du coup, j’ai retrouvé des ailes. J’ai pu rencontrer des gens, voir mes amis, et marcher dans la rue sans regarder mes pieds comme si je voulais me cacher au regard de tous. Si habituée à elle et au « look » qu’elle me donnait que j’ai eu bien du mal à m’en séparer. En effet, il me fallait me réconcilier avec l’image d’une femme aux cheveux ras.

Alors, j’ai attendu. De longues semaines, que ça repousse, plus long encore. Et puis, prenant mon courage à deux mains, je suis allée chez le coiffeur. Il m’a fait une coupe sympa et pourtant, j’en suis sortie à son grand désespoir, perruque en tête ! Evidemment, ca en devenait ridicule : il faisait une chaleur incroyable en ce mois de juin, et je souffrais de porter « un bonnet » en pleine canicule. Il fallait sauter le pas.

Je l’ai fait, non sans appréhension, lors d’une fête entre amis. Allez hop tous d’un coup. Finalement, ca ne s’est pas si mal passé. Ils ont aimé ce nouveau look à la « Jean Seberg ». Ce jour là, une petite page symbolique s’est tournée. Mettant de la distance, pas si grande mais un peu tout de même, avec la maladie.

Anouchka