En fonction du type de traitement et de la sensibilité individuelle, de nombreux patients développent des aphtes à la suite d’une chimiothérapie. Pourquoi est-il important de les traiter ? Voici les solutions efficaces d’une infirmière et d’une naturopathe.
Nous savons le reconnaître quand il vient se loger dans notre bouche, mais qu’est-ce qu’un aphte ? Une inflammation ou une lésion de la muqueuse buccale. On parle aussi de « mucites ». Douloureux, les aphtes peuvent également se développer dans la gorge, rendant la déglutition particulièrement pénible. Les malades sont particulièrement à même d’en souffrir car les aphtes sont souvent associés aux effets secondaires des traitements. « Cela dépend des molécules, du dosage et de la sensibilité individuelle du patient, précise Marie-Laure Allouis, infirmière en oncologie à l’hôpital Georges Pompidou. Mais c’est un effet secondaire particulièrement fréquent en hématologie, notamment dans les cas de lymphome ».
Le risque de dénutrition
Gênants, voire douloureux, les aphtes occasionnent pour les patients qui en souffrent un autre problème, rendu déjà compliqué par la prise des traitements : la difficulté à s’alimenter. C’est pourquoi il est particulièrement important de ne pas les négliger. « Les patients ne mangent plus : même un carré de chocolat ne leur fait pas envie ! Ils perdent du poids. On peut les alimenter temporairement par perfusion, mais ce n’est pas une solution », explique Marie-Laure Allouis. Que faire alors ? « A titre préventif, on leur demande de faire des bains de bouche, plusieurs fois par jour, durant la première semaine des traitements. Cela peut suffire à éviter l’apparition des aphtes », souligne l’infirmière. « Et quand cela n’est pas suffisant, on leur administre un traitement antifongique qui favorisera la cicatrisation ».
Plantes et alimentation choisie
Isabelle Deschard est naturopathe à Paris. Pour elle, les aphtes sont liés à une baisse de l’immunité. « C’est l’une des manières que choisit l’organisme pour se défendre contre une agression », précise t-elle. Pour s’en prémunir ou pour les soulager, elle préconise elle aussi des bains de bouche à la propolis, un anti-infectieux naturel, ou à la sauge, reconnue pour ses proprietés cicatrisantes. La naturopathe conseille également un complexe d’huiles essentielles, le Solvarome, à utiliser sous forme de gargarismes (5 gouttes mélangées dans un verre d’eau). A noter : le froid soulage les aphtes. Crèmes glacées et boissons rafraîchissantes sont donc particulièrement conseillées. A contrario, certains aliments sont à proscrire: les fruits et légumes acides (citron, tomate…), le gruyère, la moutarde et autres épices, la vinaigrette, les noix et autres fruits secs. « Tout ce qui est acide va freiner la cicatrisation », explique la naturopathe. Il est également recommandé d’éviter les aliments trop sucrés (miel, confiture…) ainsi que les fritures. Certaines plantes peuvent grandement aider à la cicatrisation des aphtes, que ce soit sous forme d’infusions ou d’huiles essentielles : «La réglisse, le basilic, le thym ou encore l’échinacée donnent de très bons résultats », confirme Isabelle Deschard. Un remède tout simple à portée de main : appliquer un sachet mouillé de thé ou d’infusion sur la zone douloureuse. Une compresse naturelle qui atténue la sensation d’irritation.
Enfin, ne pas oublier quelques conseils basiques concernant l’hygiène dentaire : se brosser les dents après chaque repas avec une brosse à dents souple.
Nathalie FERRON